Tulipes rococo

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mercredi 13 octobre 2010

L'art de repousser le doute


Quel artiste ne doute pas? Je pense que l'acte de créer implique nécéssairement le doute.
Je suis souvent bien incertaine de mon talent, de la pertinence de mon travail de création, de son intérêt pour autrui, de sa valeur, de sa nécessité même... La comparaison avec les autres peut aussi venir ébranler ma confiance. La crainte de perdre mon temps et de ne pas être utile se pointe, et voilà la culpabilité qui se montre le bout du nez!
Pourtant, je ne peux pas vivre sans créer, sans chercher à construire quelque chose de nouveau, sans extérioriser cette énergie vibrante qui déborde de moi.
Tellement de fois par jour, je suis émerveillée par ce qui m'entoure. Mon oeil cherche le beau, et le voit sans cesse dans bien des choses. Puis mes mains cherchent à recréer la beauté tout spontanément. Je me sens choyée par la vie et tente de le manifester et partager à ma façon. J'aime transmettre quelque chose de positif dans mes oeuvres.
Le tableau montré ici, en est un que j'ai peint à la demande de ma belle-mère aujourd'hui décédée. Elle était alors atteinte du cancer. Déjà un an que j'ai peint cette toile et les couleurs des feuiles d'automne me rappellent combien j'ai senti que cette oeuvre lui a procuré plaisir des yeux et apaisement du coeur durant les derniers mois de sa vie. J'avais l'impression que c'était précieux pour elle et que mon art prenait tout son sens. Voilà le genre de pensée qui me permet de balayer le doute et de continuer de donner le meilleur de moi même dans mon art, espérant toucher l'âme de l'observateur.

1 commentaire:

  1. Bonjour Marielle
    Ce matin, j'ai pris une heure de mon temps de travail pour t'écrire le mot du siècle! Malheureusement, je crois que j'ai tout perdu dans les méandres informatiques reliés aux commentaires de blog... désolant. Qu'à cela ne tienne, je récidive après avoir étudié la chose de près.
    Ce que je te disais en bref, c'est que j'ai adoré tes derniers commentaires. Il y a celui sur le doute et celui concernant ton auto portrait.
    D'abord le doute. As-tu déjà remarquée que lorsqu'une personne est sur le point de mourir, il se dégage souvent un souhait très précis : celui de laisser une marque, un jalon pour les générations futures afin que la vie aie un sens. Souvent, beaucoup voudront peindre, écrire, où faire quelque chose qui leur survivra. Il n'y a à ce moment rien de plus important, rien qui ne vaille plus la peine d'être fait. Ce que nous faisons en pratiquant un art, c'est de prendre un peu d'avance pour dire les chose vraies, les choses importantes pour sois. Que l'on soit reconnu ou pas n'a finalement pas beaucoup d'importance. C'est le voyage que l'on fait qui en a. On peut bien douter de notre utilité dans le monde, de notre talent, de la pertinance de notre ouvrage, mais on ne peut douter qu'un jour, on puisse être heureux de rendre au monde ses couleurs, ses joies ses peines et tout ce que l'on a vu en chemin qui nous a fait nous arrêter et le contempler. Qui a t'il de plus important finalement?
    Ce jour là, dans ta robe d'été, tu te sentais belle, tu te sentais bien. Pourtant, tu t'excuses presque de ne pas être souriante sur l'image. Pourtant... La représentation de toi-même à ce moment serait elle venue tout près de la personne que tu es vraiment. Ce moment de grâce est-il celui de cette occasion si râre et si ultime d'une rencontre avec sois sans rien qui ne fasse obstacle à la vérité?
    Ce moment que l'on cherche tous et qui se présente parfois au petit bonheur de l'anodin. Pourait-on se surprendre après cela que que la privation de créer serait une mort de l'âme aussi certaine que celle du corps.
    Je voulais te remercier d'avoir pris la peine d'écrire sur ton oeuvre et de poser les questions nécessaires à l'épanouissement de ton art. Les esquisses qui s'en dégagent sont belles et spontanées.
    Encore merci

    Denis

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